Accueil > Fonds Vert pour les Femmes R20
En soutien au Fonds Vert | Madame GAKOU est #GoGreenWomen
Par TEAM R20 | 30 juin 2017 | Mis à jour à 05:06

Fonds Vert pour les Femmes R20
| À l’occasion du lancement du Fonds Vert R20 pour les Femmes, initié par Michèle Sabban, Présidente d’honneur du R20, plusieurs femmes de cœur et d’ambition ont accepté d’apporter leur soutien au projet. Cette semaine, nous avons rencontré Madame GAKOU Salamata FOFANA, présidente de l’association des Femmes Ingénieures au Mali (AFIMA).
Pouvez-vous nous présenter votre association en quelques mots?
Je suis la présidente de l’association des Femmes Ingénieures au Mali (AFIMA), une association à but non lucratif, créée le 06 Juillet 1990 et constituée de plus de 500 femmes Ingénieures de différentes spécialités.
À travers cette association, nous avons eu l’opportunité de travailler sur divers sujets parmi lesquels les questions liées à l’éducation scientifique des filles, à l’environnement et à l’autonomisation de la femme.
En 1993, l’association a organisé une conférence sur la thématique « femmes et environnement » à Bamako (Mali), qui avait pour objectif de sensibiliser les autorités et les collectivités à une gestion durable des problèmes environnementaux et de leur impact sur les populations.
Suite à cette conférence, les activités suivantes ont été réalisées à l’Hippodrome (un quartier de Bamako) : curage de caniveaux, construction de latrine, clôture d’une école pour sécuriser les enfants, et la construction d’un logement pour le gardien de cette école, mise en place de puisard test auprès de quelques familles en partenariat avec Word – Education.
Depuis 2001, nous avons commencé les actions de réduction des gaz à effet de serre, avec le lancement d’un projet de fabrication et de vulgarisation des cuiseurs solaires «cookits », une technologie qui permet la conservation des éléments nutritifs des aliments, l’allègement des tâches ménagères tout en leur permettant de faire d’autres activités génératrices de revenus. La vulgarisation a été effectuée dans toutes les régions du Mali.
En 2005, en complément des cuiseurs solaires en carton, les femmes ingénieurs ont commencé à développer le concept de Cuisson Solaire Intégrée (CSI: utilisation d’un cuiseur solaire en carton, d’un panier thermos, d’un foyer amélioré).
C’est ainsi qu’en 2009 nous avons exécuté un projet de la Cuisson Solaire Intégrée à Dioro (région de Ségou) en partenariat avec le Projet Villages du Millénaire (PVM).
Ce projet s’est étalé sur trois ans et a concerné plus de 1000 ménages dans la commune de Dioro et Babougou. La vulgarisation a atteint au moins 5000 femmes au Mali.
En 2015-2016, l’AFIMA en partenariat avec IRD (International Relief & Développent) ont formé des formatrices en technique de CSI dans la région de Koulikoro, Ségou et Mopti.
Des femmes ont bénéficié de la formation en CSI et des entreprises de femmes ont bénéficié de la formation des paniers thermos.
Comment expliquez-vous le rôle des femmes dans la lutte contre le changement climatique? Et pourquoi d’après vous a-t-il été si longtemps minimisé?
Au Mali, les besoins en énergie pour la préparation des repas sont couverts à 90% par le bois et le charbon. Les enquêtes ont montré que la cuisson consomme 1,35 kg de bois par personne et par jour.
Les femmes, principales victimes, sont obligées de subir la corvée du bois sur de longues distances, ce qui menace leur santé et diminue le temps consacré aux activités économiques.
Les femmes sont les premières actrices dans la lutte contre le changement climatique car elles jouent un rôle très important en matière de gestion des ressources naturelles.
A cet effet, elles peuvent apporter des solutions aux changements climatiques en:
- Informant, éduquant et en sensibilisant leurs enfants, leurs maris et leurs communautés sur les changements climatiques et leurs effets sur le développement humain;
- Participant aux activités de reboisement (plantation d’arbres) au sein de leurs communautés;
- Adoptant des pratiques agricoles durables;
- Utilisant des équipements économes pour la cuisson des aliments;
- Diversifiant la production agricole sur un même site de production;
Les femmes entrepreneurs peuvent :
- Plaider en vue de leur participation aux débats politiques concernant le climat pour qu’elles puissent décrire les réalités locales;
- Plaider en vue de leur participation en grand nombre aux négociations internationales sur l’environnement;
- Plaider pour le renforcement des capacités sur les mesures d’atténuation et d’adaptation aux changements climatiques.
Ce rôle a longtemps été minimisé à cause des considérations socio-culturelles qui leur ont été attribuées c’est-à-dire les inégalités entre les sexes, de l’analphabétisme surtout dans les pays en développement.
Elles sont celles qui travaillent le plus mais n’ont pas accès aux ressources productives, ce qui limite leur adaptation.
Un petit mot pour soutenir l’initiative du Fonds Vert R20 pour les Femmes?
Je salue l’initiative du Fonds Vert R20 pour les Femmes. Ce fonds permettra aux femmes d’avoir accès aux formations et aux financements des activités de production, facteur principal de la lutte contre le changement climatique et d’autonomisation.