Fonds Vert pour les Femmes R20

| À l’occasion du lancement du Fonds Vert R20 pour les Femmes, initié par Michèle Sabban, Présidente du R20, plusieurs femmes et hommes de cœur ont accepté d’apporter leur soutien au projet. Cette semaine, nous avons rencontré Yannick Glemarec.

 

Pouvez-vous nous présenter vos actions quelques mots?

J’ai débuté ma carrière aux Nations Unies il y a un peu de plus de 25 ans. J’ai eu l’opportunité de travailler sur divers sujets, y compris les questions liées à l’environnement et la lutte contre les dérèglements climatiques. Il y a deux ans, j’ai rejoint ONU Femmes, l’entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des Femmes, en tant que Directeur Exécutif adjoint.

Conformément a son mandat, ONU Femmes met en œuvre une triple approche en matière de lutte contre le changement climatique. D’abord, nous nous efforçons à rendre les négociations pour le climat sensibles au genre. Ensuite, nous renforçons les capacités de nos partenaires à appliquer une analyse genre au changement climatique afin qu’ils puissent intégrer le genre dans leurs actions. Enfin, nous soutenons des initiatives transformatives concrètes, sur le terrain, dans le domaine de l’égalité hommes femmes et du changement climatique. De par ma formation en sciences de l’environnement et de mes fonctions actuelles au sein d’ONU Femmes, c’est une problématique à laquelle j’accorde une attention toute particulière.

Comment expliquez-vous le rôle des femmes dans la lutte contre le changement climatique? Et pourquoi d’après vous a-t-il été si longtemps minimisé?

Il est depuis assez longtemps établi que les femmes et les filles sont particulièrement vulnérables à l’impact des changements climatiques du fait des inégalités existantes entre les sexes. Les changements climatiques se traduisent notamment par une plus grande charge des travaux domestiques et des soins à la personne telle que la collecte du bois de feu, qui échoient aux femmes et aux filles dans beaucoup de pays en développement. De même, les inégalités entre les sexes en matière d’accès aux ressources productives et naturelles réduisent leur capacité d’adaptation.

Mais ce n’est que récemment que l’égalité entre les femmes et les hommes dans des secteurs comme l’énergie, l’agriculture, les transports, la construction ou les forêts, a commencé à être reconnue comme une solution clé pour accroitre l’efficacité de la lutte contre les changements climatiques. Dans le domaine de l’agriculture par exemple, une réduction du fossé entre les agricultrices et les agriculteurs en matière d’accès aux terres, au crédit, aux technologies, à l’information et aux marchés pourrait augmenter la productivité des exploitations agricoles gérées par les femmes de 20 à 25% dans certains pays sahéliens et accélérer considérablement l’adoption de techniques agricoles résilientes aux chocs climatiques.

De même, les femmes entrepreneures peuvent jouer un rôle clé dans l’accélération de l’accès aux énergies renouvelables distribuées. Les femmes sont les gestionnaires de l’énergie au niveau du foyer dans de nombreux pays en développement. Les femmes entrepreneures sont bien placées pour convaincre les femmes consommatrices d’adopter ces nouvelles technologies et créer des réseaux de distribution et de services au sein des zones rurales.

Les différences de vocabulaire et d’outils méthodologiques ainsi les enjeux politiques profonds associés à la fois avec les questions du genre et celles des changements climatiques ont représenté des barrières importantes à la reconnaissance de l’égalité femmes-hommes comme une solution dans la lutte contre le changement climatique.

Un petit mot pour soutenir l’initiative du Fonds Vert R20 pour les Femmes?

La réduction des inégalités en matière d’accès des femmes aux financements est un facteur essentiel de la lutte contre le changement climatique. Le Fonds Vert R20 pour les Femmes est appelé à jouer un rôle crucial à cet égard et contribuera à la fois à lutte contre le changement climatique, à l’égalité hommes-femmes et au développement durable.