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Un million d’emplois pour le climat d’ici 2020

Par TEAM R20 | 18 janvier 2017 | Mis à jour à 11:01


Communautés

| Jeudi 12 janvier, la plateforme emplois-climat, qui regroupe plusieurs syndicats et ONG sociales et environnementales, a publié un rapport de 43 pages affichant une proposition claire : donner une réponse au chômage et entrer de plain-pied dans la transition écologique nécessaire au vu de l’urgence climatique.

 

Il est temps de mettre le curseur de l’action politique sur un futur écologiquement et socialement souhaitable.

Les signataires du rapport « Un million d’emplois pour la climat », dont Attac France, la Confédération paysanne, Les Amis de la terre, le Réseau Action Climat et le Collectif Roosevelt vont droit au but. Ils souhaitent soumettre au débat public la possibilité de répondre à deux défis actuels majeurs; l’accélération de la transition écologique et la lutte contre le chômage.

Ils proposent ainsi la création d’un million d’emplois nets d’ici 2020 dans les secteurs liés à la transition écologique (énergies renouvelables, rénovation des bâtiments, agro-écologie, transport durable, réparation et recyclage, éducation et accompagnement de divers acteurs) pour un coût total de 105Md€ en rythme de croisière.

Déjà en 2014, sous l’égide du mouvement citoyen « Campaign Against Climate Change », un rapport britannique intitulé « One million climate jobs » prévoyait pour le Royaume-Uni une perspective à 20 ans de 86% de réduction des émissions de CO2, l’embauche en un an d’un million de personnes dans des emplois stables au sein d’un « service national du climat » et la création de 500 000 emplois induits des activités de ce service public.

Aujourd’hui, cette campagne est investie par des acteurs associatifs et syndicaux dans plus de cinq pays dont le Canada, l’Afrique du Sud, la Norvège, la Grande-Bretagne et le Portugal.

La plateforme emplois-climat rejoint donc un mouvement international.

Maxime Combes, économiste membre d’Attac France et co-auteur du document précise :

Le rapport n’est pas construit comme un rapport de prospective habituel où l’on part en général de l’existant. Au contraire, l’idée est ici plutôt de partir de ce qu’il faudrait faire.

Le rapport constate que la transition entraînera le déclin de certaines activités dont les raffineries et l’industrie manufacturière et la modification d’autres secteurs d’activités comme celui de l’automobile.

Michèle Roux, du secrétariat nationale de la Confédération paysanne, explique:

Qu’on fasse quelque chose ou non, le changement climatique va supprimer des emplois. Mais si on ne fait rien, ça sera très violent. Donc, il faut préparer cette disparition d’emplois avant la catastrophe, en en créant d’autres et en utilisant l’argent autrement.

Le document soutient qu’une transition écologique riche en emplois de bonne qualité est possible. Et qu’elle pourrait être financée de plusieurs façons:

La longue liste des niches fiscales défavorables à la transition écologique et la perte de recettes due à la fraude et à l’évasion fiscale sont les gisements qu’il faut exploiter pour financer la transition en complément de la nécessaire reprise en main du crédit. Ces recettes permettront de mettre en place des financements nécessaires à la création d’1,5 millions d’emplois sous des formes très différents. La typologie des financements à mettre en place varie énormément d’un secteur à l’autre: investissements publics, subventions, crédits d’impôts mais aussi de l’épargne des ménages et des emprunts.

Autrement dit par Naomi Klein, journaliste, essayiste et réalisatrice canadienne:

Si nous conjuguons justice sociale et action pour le climat, les gens se battront pour cet avenir.

Pour rendre cet objectif de – un million d’emplois-climats d’ici 2020 – opérationnel, les auteurs du rapport avancent sept mesures et orientations à prendre dès 2017:

  1. Créer 250 000 emplois aidés labellisés « transition écologique ».
  2. Créer 100 000 emplois « transition écologique » dans les services publics.
  3. Investir dans les secteurs privés de la transition écologique pour créer 650 000 emplois.
  4. Résoudre l’opposition entre protection du climat et perte d’emplois dans les secteurs fragilisés par une reconversion qui doit être anticipée et territorialisée avec une offre de formations adaptée.
  5. Assurer la qualité et la protection sociale des emplois de la transition écologique juste.
  6. Lancer une réflexion sur des changements structurels pour adapter les emplois au cadre de la transition écologique.
  7. Conditionner les dispositifs de soutien au secteur privé à la création d’emplois de qualité en particulier dans des secteurs de la transition écologique.

La plateforme emplois-climat espère ainsi créer un espace d’échange pour avancer sur des propositions collectives liant emploi et transition écologique et mener une campagne d’éducation populaire en influençant les débats publics, notamment dans le cadre des prochaines élections présidentielles.

 

 

Lire et télécharger le rapport complet ici
Plus d’informations sur le site de La plateforme emplois-climat