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Le bio-mimétisme expliqué par Benjamin Thiria
Par TEAM R20 | 02 juin 2016 | Mis à jour à 11:06

Technologies
| Benjamin Thiria, spécialiste en bio-mimétisme, prend la nature pour modèle. Ses réalisations sont au top.
Benjamin Thiria cherche à imiter les animaux. Pas leurs cris, non, il a passé l’âge pour ça. À 39 ans, ce spécialiste en bio-mimétisme s’inspire plutôt de la nature pour inventer de nouvelles créatures et de drôles de mécanismes. Comme ce nano robot de 50 microns de large, soit 0,001 millimètre, qui, reproduisant la nage ondulatoire de l’anguille, pourrait dans un futur proche, une fois injecté dans un corps humain, servir à remonter les veines d’un patient pour lui délivrer des traitements ciblés. Bim bam la bonne dose de médocs dans la sale tumeur !
Télécommandé grâce à un champ magnétique créé par un courant alternatif, ce filament de plastique, doté d’un aimant à sa tête, évolue sans moteur, simplement en reproduisant la nage anguillaire de manière artificielle.
Prochaine étape pour ce chercheur-enseignant à la tête d’une petite équipe de dix personnes au sein de l’École supérieure de physique et de chimie industrielles (ESPCI), à Paris : réduite la taille du robot nageur à 100 microns de long et moins de 10 de large, soit dix fois plus fin qu’un cheveu, pour qu’il puisse évoluer en bande dans les artères pour une meilleure efficacité thérapeutique. Le physicien et son équipe planchent d’ailleurs en ce moment sur les comportements sociaux des poissons pour observer la dynamique de groupe lorsque ces derniers remontent des flux aquatiques…
En attendant de savoir si ces phénomènes seront un jour reproductibles chez les micro-anguilles en plastique, Benjamin Thiria, grand fan des ailes de libellules, développe des pales d’éoliennes flexibles inspirées des insectes qui fonctionnent même en cas de vents faibles grâce à cette capacité d’adaptation. En effet, privés d’action musculaire, les insectes prennent des formes plus aérodynamiques pour pénétrer dans l’air en étant moins énergivores.
La nature a mis des millions d’années pour mettre au point des solutions technologiques simples, efficaces et peu couteuses en énergie. À l’heure du développement durable, il serait temps d’en prendre conscience.
Benjamin Thiria et son équipe ont prouvé l’efficacité de leurs découvertes au sein de leur labo. Aux industriels désormais de s’en saisir pour optimiser leurs produits.