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« Être optimiste pour la planète »

Par TEAM R20 | 18 juillet 2016 | Mis à jour à 05:07


Communautés

| À l’occasion du lancement du nouveau site Internet du R20, Michèle Sabban, présidente du R20, présente l’ONG et dessine les contours de son action.

Pourquoi le R20 se dote-t-il d’un site Internet d’informations?

Aujourd’hui, à l’heure où nous sommes tous connectés, il nous apparaît primordial de disposer d’un site Internet d’information. Les réseaux dématérialisés sont en pleine expansion et ce site représente pour nous une opportunité mais aussi une nécessité de communiquer et de relayer nos actions dans le monde entier. Il s’agira d’un outil utile et pratique pour tous. ll représentera également un support important lors du lancement de notre Fonds Vert pour les femmes.

Pour ceux qui ne le connaissent pas encore, qu’est-ce que le R20?

Le R20 — Regions of Climate Action — est une organisation non gouvernementale à but non lucratif, fondée en 2010 par le gouverneur Arnold Schwarzenegger et d’autres leaders mondiaux, en coopération avec l’Organisation des Nations Unies. Nous nous présentons comme une coalition de partenaires (entreprises, experts, gouvernements locaux), pilotée par des gouvernements infranationaux, qui identifie, développe et finance des projets d’infrastructures vertes offrant des avantages économiques et environnementaux. Plus qu’un think tank, le R20 se présente comme un action tank.

La particularité de l’ONG est d’intervenir au niveau des régions. En effet, nous pensons que l’approche bottom-up, ascendante, est la plus à même de répondre aux enjeux climatiques actuels. Les gouvernements subnationaux sont les mieux placés pour mettre en œuvre des projets durables utilisant des énergies renouvelables, puisqu’ils connaissent parfaitement les ressources de leur territoire. Nous aidons les régions à créer des projets « bankables » et à franchir les obstacles qui se posent lors de leurs déploiements.

Dans le but d’assurer le succès et la durabilité de nos projets, nous agissons en étroite collaboration avec les gouvernements, les communautés locales, les associations et, bien entendu, avec nos partenaires, entreprises, experts et investisseurs.

Quelles initiatives symbolisent-elles au mieux votre action?

À son actif, le R20 revendique plusieurs réalisations d’importance, comme le projet photovoltaïque d’une puissance de 50MW de Kita, au Mali, qui est le plus grand projet de production d’énergie solaire d’Afrique de l’Ouest à ce jour. Je dirais aussi que le développement d’une filière de projets LED d’éclairages publics (1,5 millions points d’éclairage) dans une demi-douzaine de villes au Brésil symbolise bien, par sa portée, nos ambitions. Tout comme, en Algérie, où la Wilaya d’Oran s’est lancée dans un programme zéro déchets ; il s’agit de produire de l’énergie à partir de la gestion de déchets justement, permettant également la création de centaines d’emplois sur place.

Pouvez-vous nous expliquer d’où vient ce nom, R20?

A l’origine, l’appellation R20 a été choisie en référence au rassemblement des 20 régions les plus riches du monde qui voulaient être force de proposition face au G20.

Quelle est l’implication d’Arnold Schwarzenegger dans le R20?

Il est président-fondateur du R20 et détient le leadership régional en tant qu’ancien gouverneur de Californie sur les questions environnementales. Il est présent à nos cotés depuis la création en 2010 et son soutien est indéniable.

À ce jour, de quoi êtes-vous la plus fière en tant que présidente?

De voir que, grâce aux actions menées, certains territoires sont aujourd’hui entendus et écoutés. Je suis convaincue que les régions du monde ont un rôle essentiel à jouer dans la réalisation de projets verts. Aussi, je suis très enthousiaste lorsque les populations prennent conscience des enjeux climatiques qui nous entourent, que des réponses se mettent en place et ce notamment grâce au succès de l’Accord de Paris.

Actions sur le terrain, financements, technologies: où se trouve aujourd’hui l’innovation?

Partout! Elle est inéluctable car nous vivons tous à crédit depuis que la planète se régénère moins vite que ce que l’on y puise. Il ne faut donc pas cesser d’innover que ce soit dans la mise en place de financements novateurs comme nous l’avons proposé dans nos rapports financiers remis au Président de la COP21, Laurent Fabius, en décembre dernier, mais aussi dans la création de technologies nouvelles comme le proposent nos experts partenaires, ou encore dans nos discours politiques pour que les populations puissent se sentir tous les jours un peu plus concernées.

Où sont les blocages?

J’ai envie de vous dire que ce sont les financements, qui manquent. Pourtant, en cherchant bien, notamment auprès de l’OCDE, on se rend compte qu’ils existent bien mais que ce sont peut être les projets viables qui sont trop peu nombreux ou pas assez mis en valeur.

Qui sont vos principaux alliés dans l’exercice de votre mission?

Comme je vous l’ai dit, le R20 fonctionne sous forme de triptyque : les régions, les entreprises partenaires et les experts. Si ces trois branches ne sont pas réunies, il nous est impossible d’avancer dans l’exercice de notre mission. Le travail de chacun doit être reconnu et mis en avant, nous devons travailler les uns avec les autres si nous voulons être à la hauteur de notre ambition.

Quelles annonces ou initiatives fortes sont prévues?

Au mois de mai dernier, nous avons officiellement annoncé le rapprochement entre la Fondation Leonardo DiCaprio et le R20 pour soutenir l’appel du Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki Moon, dans le but d’accentuer la mise en place de solutions aux problématiques du changement climatique. Sous le mandat de la Fondation de Leonardo DiCaprio, nous avons pour objectif d’identifier une centaine de projets d’énergies renouvelables, de gestions de déchets et d’efficacité énergétique en provenance du monde entier qui ont besoin d’un soutien technique et financier à développer.
Aussi, nous avons officiellement lancé en novembre 2016 au Maroc notre Fonds Vert R20 pour les Femmes dans l’économie verte. Ce Fonds bénéficiera aux femmes entrepreneurs de tous les pays qui proposent des projets d’entreprises vertes, des start-up ou PME employant et contribuant à l’émancipation des femmes dans l’économie verte. De tels projets doivent démontrer la capacité des femmes à devenir des leaders du développement durable contribuant à la décarbonisation des activités humaines.

Quels sont vos objectifs pour 2017?

Rien ne s’arrête avec la COP22 et nous devons continuer de développer nos actions en 2017 et dans les années à venir. Pour nous, il est important d’amplifier notre réseau de régions et de multiplier nos actions, notamment grâce à la campagne des 100 projets de solutions et grâce à notre Fonds Vert pour les Femmes qui permettront de financer des projets verts. Nous espérons également être présents sur la route de la COP23, toujours en tant que représentant des collectivités locales.

Êtes-vous optimiste pour la planète?

Bien entendu et il faut l’être! L’être humain est tellement ingénieux, tellement créatif qu’il est important de mettre en avant les initiatives intelligentes des uns et des autres si nous souhaitons un avenir positif à notre planète.